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XVIII
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INTRODUCTION.
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Gomme exemple de donations mutuelles entre étrangers, il y a lieu de citer celle de Robert Turquain, chanoine de Bayeux, et de Louis Raoulin, seigneur du Tillet, faite, le 18 septembre 15 k k, en considération etde la grand amour, familyarité, proximitié et sanguinité. qu'ilz ont eu et ont l'un avec l'autre, et ad ce que le survivant d'eulx deux ayt mieux de quoy vivre et son estat entretenir» (n° 1.487). Un acte analogue, non'moins caractéristique, est celui que passèrent, le alt septembre. i5lt6, deux marchands de Paris, qui se firent donation mutuelle de leurs biens, en même temps qu'ils formaient une association commerciale; ayant longtemps vécu, ensemble, ainsi qu'ils disaient, et ayant été à même d'apprécier leur pru-d'homie et loyauté réciproque, ils convinrent de continuer la vie en commun jusqu'au jour du trépas de l'un d'eux, s'engageant età vivre en bonne paix, à garder, subvenir et ayder, l'un à l'autre, tant en santé que en mai-ladie, comme s'ilz estoient frères charnel/, et faire, conduire et admener le faict et train de marchandise de vins et autres marchandises, où ilz congnois-sent estre leur prouffict, et mettre en ladicte societté tous et chascuns leurs biens n, mais ils prirent soin de stipuler que, dans le cas où ils viendraient à se marier, leur association serait rompue, une femme ne pouvant être, à leurs yeux, qu'un élément de discorde (n° 2851). Autre exemple de ces dons mutuels entre étrangers, que rapprochaient des sentiments d'affection réciproque. Le 21 novembre 1552, Guillaume Barthélemy, contrôleur du domaine du roi à Auxerre, et Pierre Truffelguerre se firent donation mutuelle de leurs biens, basée sur « la bonne amour naturelle et recongnoissance des bons offices que iceulx Barthelemy et Truffelguerre ont faict et espèrent faire cy après l'un d'eulx à l'autre » (n° ààà5).
A côté des donations que se faisaient mutuellement des époux, soucieux de mettre leur vieillesse à l'abri du besoin, se rencontrent des donations spontanément consenties par des maris à leurs femmes, ou par des femmes à leurs maris, en témoignage d'affection et de gratitude. C'est ainsi que François de Clèves, duc de Nivernois, fit donation, le 7 juillet 15 5 2 , à Marguerite de Bourbon, sa femme, de tous ses biens meubles et de l'usufruit de ses immeubles, tt pour la singulière affection et mutuelle, amour qu'il porte à ladicte dame, et en recongnoissance de la grande obéissance qu'elle luy a tousjours monstrée et rendue» (n° 430-i).
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